Dans le cadre de sa mission permanente visant à promouvoir les normes de qualité et à soutenir la croissance durable du secteur oléicole mondial, le Conseil oléicole international (COI) a renforcé son engagement auprès du Pérou grâce à une visite stratégique de son directeur exécutif, Jaime Lillo. Cette visite dans ce pays observateur permanent du COI, qui s’est déroulée du 16 au 23 septembre 2025, a marqué une avancée significative dans la coopération bilatérale, le dialogue technique et l’intérêt manifesté par le Pérou pour approfondir ses relations avec le COI, notamment par son adhésion potentielle à l’Accord international de 2015 sur l’huile d’olive et les olives de table.
Faire progresser les normes et le dialogue stratégique
À Lima, le directeur exécutif a tenu des réunions avec les principales institutions gouvernementales, notamment le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Développement agricole et de l’Irrigation (MIDAGRI), le ministère des Sciences, de l’Innovation et des Universités (MCIU), le ministère du Commerce extérieur et du Tourisme (MINCETUR) et l’Institut national de la qualité (INACAL). Les discussions ont porté sur les travaux du Codex Alimentarius et l’harmonisation des normes techniques nationales relatives aux olives et à l’huile d’olive avec les normes internationales établies par le COI. Cet alignement est essentiel pour faciliter le commerce équitable, garantir la qualité des produits et renforcer la confiance des consommateurs.
Le Pérou, qui détient actuellement le statut d’observateur permanent auprès du COI, a également exprimé son intérêt officiel à devenir membre à part entière. Plusieurs réunions au cours de la visite ont été consacrées à la définition des étapes de l’adhésion, notamment la préparation d’un engagement institutionnel visant à promouvoir les normes du COI à l’échelle nationale. Cela inclurait le lancement d’une campagne de promotion menée par le COI afin de sensibiliser le public aux normes commerciales, à l’étiquetage et aux critères de qualité de l’huile d’olive.
Engagement du secteur et visites sur le terrain à Tacna
À Tacna, principale région oléicole du Pérou, le directeur exécutif a rencontré le gouverneur régional et les principaux acteurs des secteurs de la culture de l’olivier et de la transformation des olives. Ces échanges ont mis en évidence à la fois les opportunités et les défis structurels auxquels la filière oléicole est confrontée, notamment la fragmentation du secteur, la pénurie d’eau et la nécessité de se diversifier au-delà de la variété traditionnelle Criolla.
Le COI a réitéré sa volonté de soutenir le Pérou par le biais de la coopération technique, de la formation et de la diffusion des bonnes pratiques internationales, en particulier dans des domaines tels que l’adaptation au climat, l’amélioration variétale et le contrôle de la qualité pour les marchés d’exportation. Parmi les autres projets clés en cours, l’Organisation développe actuellement une méthodologie en libre accès permettant aux oléiculteurs de calculer le bilan carbone de leurs oliveraies en vue de l’intégrer éventuellement au système volontaire de crédits carbone.
Inauguration du 3e Salon péruvien de l’olive et de l’huile d’olive
Lors de son séjour à Tacna, M. Lillo a également inauguré le 3e Salon péruvien de l’olive et de l’huile d’olive (Salón de la Aceituna y Aceite de Oliva Peruano 2025), un événement organisé par PRO OLIVO avec le parrainage institutionnel du COI. L’événement a réuni des producteurs, des exportateurs et des spécialistes de toute l’Amérique latine et de l’Europe, et a proposé des séances de dégustation, des démonstrations techniques et des présentations internationales.
Dans son discours d’ouverture, le directeur exécutif du COI a souligné le rôle stratégique de Tacna dans l’économie oléicole nationale et a encouragé la poursuite des efforts visant à améliorer la qualité, à diversifier les produits et à s’intégrer aux marchés internationaux.
Aperçu du marché : un fort potentiel et une demande croissante
Le secteur oléicole péruvien se concentre actuellement sur les olives de table, qui représentent 80 % de la production nationale. Cependant, le segment de l’huile d’olive est en pleine expansion, grâce à la consommation intérieure et aux perspectives d’exportation en hausse.
Selon PRO OLIVO (2025) et le MIDAGRI (2024) :
- Environ 30 000 hectares sont consacrés à la culture de l’olivier, dont 20 000 sont actuellement en production.
- Le Pérou se classe au 14e rang mondial en termes de production totale et au 8e rang en termes de productivité, avec une moyenne de 5 195,5 kg/ha.
- La production d’huile d’olive a atteint 7 000 tonnes en 2023 et, après une baisse due au climat, devrait atteindre 7 000 à 10 000 tonnes en 2025.
La consommation d’huile d’olive continue de croître, de nombreux consommateurs la considérant comme une alternative plus saine aux autres huiles végétales. Les importations restent nécessaires pour répondre à la demande intérieure : en 2023, le Pérou a importé 711,9 tonnes d’huile d’olive vierge et 410,9 tonnes d’autres huiles d’olive, principalement en provenance d’Espagne, de Turquie et d’Italie.
Les exportations fluctuent selon les campagnes. En 2023, 3 000 tonnes ont été exportées, soit 42 % de la production. En 2025, les exportations devraient atteindre 8 500 tonnes, pour une valeur d’environ 55 millions de dollars américains. Les exportations d’olives de table restent stables, à environ 27 000 tonnes par an, le Brésil, le Chili, les États-Unis et le Canada étant les principaux marchés.
Perspectives
Le secteur oléicole péruvien se trouve à un tournant prometteur. Grâce au soutien des institutions, à l’amélioration des normes et à l’engagement international croissant, le pays est bien placé pour augmenter sa production, améliorer la qualité et stimuler les exportations.
Le COI est prêt à accompagner le Pérou dans cette voie, en soutenant l’intégration technique et l’élaboration de politiques conformes aux normes internationales.