Le secteur oléicole se réunit à Madrid pour aborder les défis actuels et futurs alors que la campagne 2024/25 s’annonce comme une année record en termes de production
Alors que la production mondiale d’huile d’olive atteint un niveau record estimé à 3 575 millions de tonnes, soit 5 % de plus que le précédent record, et que la production d’olives de table atteint 3 318 millions de tonnes, les acteurs de la chaîne de valeur de l’olivier se sont réunis au siège du COI pour examiner les tendances actuelles du marché, relever les défis actuels et tracer la voie vers un avenir durable et résilient.
Le Conseil oléicole international (COI) a accueilli la 65e réunion de son Comité consultatif (CC) sur l’huile d’olive et les olives de table à son siège à Madrid, le mardi 28 novembre. Plateforme essentielle pour le dialogue entre les acteurs publics et privés du secteur oléicole, le CC a réuni une soixantaine de représentants des producteurs, de l’industrie, des négociants et des consommateurs des pays producteurs et importateurs afin de discuter de la situation actuelle du secteur, des priorités stratégiques et des défis à venir.
En ouvrant la session, le directeur exécutif du COI, Jaime Lillo, a souhaité la bienvenue à tous les membres du Comité consultatif et aux observateurs d’Afrique du Sud, du Brésil et des États-Unis. Il a présenté les chiffres provisoires de la campagne 2024/25, soulignant un record mondial historique de 3 575 millions de tonnes d’huile d’olive et 3 318 millions de tonnes d’olives de table, ce qui représente une reprise après plusieurs récoltes décevantes. La production actuelle d’huile d’olive dépasse de 5 % le précédent record de 2021/22.
Lillo a noté que la baisse des prix de cette année était restée modérée par rapport aux niveaux observés en 2021/22, grâce à une forte reprise de la consommation et à des exportations record d’huile d’olive, qui ont atteint 1,3 million de tonnes, soit une augmentation de 27 % par rapport à la campagne précédente. Environ 40 % de la production d’huile d’olive est désormais exportée, avec une forte croissance de la demande sur les marchés importateurs tels que les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Chine.
Il a souligné l’importance de normes internationales harmonisées pour faciliter les échanges commerciaux, supprimer les barrières et protéger les droits des consommateurs. Il a également mis en avant la reconnaissance croissante des bienfaits de l’huile d’olive pour la santé, un facteur clé de la croissance de la demande après la pandémie.
Outre la qualité et le commerce, le directeur exécutif a mis en avant les efforts continus du COI pour promouvoir le rôle de la culture de l’olivier pour la durabilité environnementale et la lutte contre le changement climatique, notamment grâce à la capacité de l’olivier de séquestrer le carbone. Il a souligné la nécessité d’un message clair et commun sur la contribution du secteur à l’agriculture durable et au mode de vie méditerranéen.
Lillo a rappelé aux participants que la Journée mondiale de l’olivier, officiellement proclamée par l’UNESCO, serait célébrée cette année le 20 novembre à Cordoue et qu’elle réunirait les ministres de l’Agriculture des pays membres et non membres. Il a encouragé les représentants du CC à promouvoir une participation de haut niveau afin de délivrer un message fort d’unité internationale et d’engagement commun en faveur du secteur oléicole.

Dans son allocution, le président du Comité consultatif, Abdessalem Loued (Tunisie), a souligné le fait que l’huile d’olive ne représente que 2 % de la consommation mondiale d’huile alimentaire. Il a appelé à une relation plus équilibrée et plus équitable entre tous les acteurs de la chaîne de valeur de l’huile d’olive. Il a salué le travail du Secrétariat exécutif du COI et a exhorté les membres du CC à continuer à travailler dans un esprit de solidarité pour défendre le produit et lutter contre les informations inexactes.
« L’olivier ne porte ses fruits que grâce à la justice », a-t-il déclaré, « et son huile ne brille que lorsqu’elle est partagée ».
Abderraouf Laajimi, directeur exécutif adjoint chargé des affaires opérationnelles du COI, a réaffirmé l’engagement du Conseil envers ce forum de dialogue constructif avec le secteur privé. Il a identifié la durabilité, la santé planétaire et humaine, ainsi que le développement des marchés comme les défis majeurs du secteur. Parmi les initiatives clés qu’il a mises en avant, citons la mise au point d’un outil de calcul du bilan carbone des oliveraies, le soutien aux banques de germoplasme et l’organisation de cours de renforcement des capacités pour contrer les effets du changement climatique sur la biodiversité oléicole. Il a également fait référence au Catalogue mondial des variétés d’olivier, aux bourses de doctorat et de master octroyées par le COI et à l’assistance technique apportée aux pays membres.
Laajimi a souligné l’amélioration des outils statistiques et des tableaux de bord de données du COI, conçus pour soutenir l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes. Il a également mentionné les efforts promotionnels accrus, en particulier au Brésil, le deuxième importateur mondial d’huile d’olive. Il a en outre mis en avant le travail du Secrétariat exécutif dans les domaines de la normalisation et de la recherche, notamment la formation des chefs des jurys de dégustation pour l’analyse sensorielle, et les efforts continus en matière d’analyse physico-chimique et organoleptique.
La réunion a servi de plateforme pour assurer le suivi de ces initiatives et d’autres initiatives en cours, notamment dans les domaines du contrôle de la qualité, de la facilitation des échanges, de la durabilité et de la transformation numérique. Les résultats des discussions du CC seront communiqués au Conseil des Membres du COI lors de sa prochaine session, en novembre.
Cette année, le CC est présidé par Abdessalem Loued (Tunisie), avec Genaro Siccolo (Italie) et Mohammed Belasla (Algérie) comme vice-présidents.
Les représentants des pays membres du COI suivants ont participé à la réunion :
Albanie, Algérie, Arabie saoudite, Argentine, Égypte, Géorgie, Iran, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Monténégro, Palestine, Tunisie, Turquie, Union européenne et Uruguay.
Le CC continue de jouer un rôle central en veillant à ce que les points de vue de toutes les parties prenantes du secteur soient pris en compte dans les travaux de l’Organisation et en favorisant un secteur oléicole durable, inclusif et dynamique à l’échelle mondiale.

