Cette étude internationales sur les coûts de production de l’huile d’olive a été réalisée sous la supervision et à la demande de la Direction exécutive du Conseil oléicole international et la coordination de Mme Isabel Gómez, du Département des statistiques du COI.
Elle a été dirigée par MM. José María Penco, ingénieur agronome et Directeur de projet à AEMO, et Juan Vilar, Docteur en économie et professeur à l’Université de Jaén (actuellement en congé), qui l’ont élaborée et rédigé ses conclusions. Ces experts reconnus pour leur expérience en la matière ont été désignés par le groupe de travail composé de spécialistes des pays membres du COI pour mener à bien cette étude.
Nous donnons ci-après des informations sur la méthodologie, les premiers résultats et les recommandations.
INTRODUCTION ET MÉTHODOLOGIE
Le chiffre d’affaires annuel du secteur oléicole international oscille entre 6 et 11 milliards d’euros selon les campagnes. Ce secteur fait vivre plus de 30 millions de personnes réparties dans 7 millions de foyers. Les oliviers couvrent 11 millions d’hectares qui s’étendent sur les cinq continents dans 47 pays.
L’huile d’olive est actuellement consommée dans plus de 160 pays.
D’après les données de la campagne 2012, 3,1 millions de tonnes d’huile d’olive ont été produites et consommées, soit 1,7 % des 184 millions de tonnes de matières grasses comestibles (dont 24 millions de tonnes d’origine animale).
Le secteur de l’huile d’olive est donc un secteur économique stratégique qui joue un rôle important sur le plan international. C’est également un secteur où la production et la consommation ont leurs propres caractéristiques.
L’objectif de cette étude en cinq volets était de calculer le coût de production exprimé en euros d’1 kilogramme d’huile d’olive vierge selon les différents systèmes de culture. Le premier volet portait sur la méthodologie et couvrait notamment la définition des différents systèmes de culture, l’élaboration des questionnaires, l’analyse des résultats, etc. Ce travail a été suivi d’une description du secteur de l’élaboration de l’huile d’olive dans les différents pays ayant participé, sur la base de données permettant un diagnostic global.
Les systèmes de culture ont été classés en 7 catégories :
- S1: Oliveraie traditionnelle située sur un terrain en pente prononcée cultivée en régime pluvial.
- S2: Oliveraie traditionnelle située sur un terrain en pente prononcée cultivée en régime irrigué.
- S3: Oliveraie traditionnelle située sur un terrain en pente modérée cultivée en régime pluvial.
- S4: Oliveraie traditionnelle située sur un terrain en pente modérée cultivée en régime irrigué.
- S5: Oliveraie intensive en régime pluvial
- S6: Oliveraie intensive en régime irrigué
- S7: Oliveraie superintensive en régime irrigué
Des questionnaires ont été élaborés et envoyés aux experts désignés par chaque pays pour recueillir les données des campagnes 2009/10, 2010/11, 2011/12 et 2012/13.
Afin de calculer le coût de production d’un kilogramme d’olives, ces experts ont été invités à recueillir des informations détaillées sur les coûts des différents travaux de culture : fertilisation, protection phytosanitaire, conduite du terrain, opérations de taille, récolte et irrigation dans chaque système analysé (S1 à S7). La somme des coûts correspondant à chacune de ces pratiques culturales représente les coûts directs.
Les coûts indirects, d’amortissement, de transport et de broyage des olives ont ensuite été ajoutés aux coûts directs pour calculer le coût total de la production d’un kilogramme d’huile d’olive dans chaque pays.
RÉSULTATS ET REPRÉSENTATIVITÉ
Une population finie d’oliveraies a été choisie aux fins de l’étude. Les pays membres du COI qui ont répondu à cette enquête totalisent 9 954 169 ha d’oliveraies, soit 89 % de la surface oléicole mondiale. Le groupe de travail a également recueilli des données sur de nouveaux pays producteurs, où la culture de l’olivier s’étend sur 293 000 ha, soit 2,7 % de la surface oléicole mondiale.
RECOMMANDATIONS
Pour que l’étude soit la plus complète possible, il serait intéressant de définir des stratégies et de proposer des mesures pour améliorer la compétitivité des oliveraies les plus défavorisées. On pourrait par exemple proposer de :
1. Envisager la formation et les transferts de technologies comme un outil permettant d’optimiser les coûts dans les pays dont les données montrent que les techniques de culture adoptées ne sont pas les plus rentables ;
2. Mettre en valeur la qualité des huiles et souligner leurs caractéristiques, en particulier les huiles obtenues dans les systèmes S1 à S4 ;
3. Encourager les oliveraies et les huileries à devenir plus compétitives grâce à l’adoption de stratégies de coopération telles que l’intégration ou la concentration ;
4. Faire un meilleur usage des sous-produits et rechercher de nouvelles utilisations grâce à la recherche et au développement ;
5. Transformer les oliveraies S1 à S4 en oliveraies intensives lorsque le sol, la disponibilité hydrique et la taille du terrain le permettent ;
6. Encourager la promotion comme l’un des outils les plus adéquats pour dynamiser la tendance actuelle de consommation mondiale et faire que l’huile d’olive soit de plus en plus appréciée des consommateurs.